Maud Bayat-Razagh | Brasserie Lola, Paris

Photo : Alain Barbero | Texte : Maud Bayat-Razagh | Traduction : Ava Bayat

 

L’ âme vagabonde d’une femme.
À ce stade, son nom aura été oublié, non seulement par ses amis et les autres, par elle-même aussi.
Portant dans son coeur une multitude de chagrins, elle se sent vide.
Alors pour voir et sentir Alborz, elle fait voler son âme loin de son corps, en voyage astral.
Où peut-elle se reinstaller, nulle part ? Si, sûrement y a-t-il un autre endroit !
Elle qui n’a pas eu l’occasion de boire le vin promis par Hâfez et Molana dans son pays ; elle découvre le goût délicieux de l’ivresse dans la ville de l’amour. Paris.
Elle se balade dans les ruelles que les amoureux et les poètes ont sillonnées, s’inspire du même parc de Saint-Cloud où Renoir et Cézanne voyaient la nature et les couleurs telles qu’elles étaient, vives.
Peu importe son nom, avant tout, elle est une femme. Une femme qui cherche nuance, force et énergie dans les chevelures et les paroles des autres. Elle mélange les couleurs et le langage trouvés par-ci par-là. Enfin, elle ne choisit qu’une couleur, un mot et un parfum . L’amour.

 

Original



Interview de l’auteure

Que signifie la littérature pour toi ?
Maud Bayat-Razagh : La découverte.

Que représentent les cafés pour toi ?
MB-R : Les cafés sont à la fois les lieux de rencontre et un lieu de refuge nous permettant de nous évader de nos problèmes quotidiens. Les cafés parisiens sont l’essence même du Paris poétique.

Pourquoi as-tu choisi la Brasserie Lola ?
MB-R : Un dimanche après midi je laisse Alain me guider dans le 15ème.

Que fais-tu quand tu n’es pas au café ?
MB-R : Lorsque je ne suis pas au café, je me trouve dans mon salon de coiffure touchant les cheveux de mes clients, mes peintures et mes livres ou au parc de Saint-Cloud touchant des troncs d’arbres.

 

BIO

Maud Bayat, née Azar Razagh en 1973 à Téhéran est une femme qui écrit des poèmes dans sa langue maternelle, le persan. Depuis sa jeunesse elle a un penchant pour l’art, privilégiant le dessin, la peinture et l’écriture. C’est à la suite de ses études universitaires à la Sorbonne qu’elle se mêla aux cercles d’artistes Parisiens. Son métier de coiffeuse l’inspira et elle utilise des cheveux pour créer son art, pour représenter le féminin. Eternelle insatisfaite, elle continue son exploration du domaine artistique en espérant trouver des réponses à ses questions existentielles.