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Jörg Zemmler | Café Stadtbahn, Vienne

Photo : Alain Barbero | Texte : Jörg Zemmler | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet

 

et résonnent les choeurs
le courage est un aviateur
le courage n’est pas un serviteur
et le courage est avant tout

 


Interview de l’auteur

Comment bois-tu ton café ?
Jörg Zemmler :  D’abord fatigué, le matin au réveil. Avec du lait. S’il n’y en a pas, avec du sucre. Plus tard dans la journée, de la même manière, même si cela n’arrive pas souvent. Et presque toujours avec une cigarette.

Où travailles-tu le mieux ?
JZ : La question du « où » n’est pas importante, mais plutôt le « quand ». J’écris quand je suis inspiré, ça fait peut-être cliché mais c’est comme ça. Et ce que je préfère, c’est quand j’ai fini d’écrire.

Sur quoi travailles-tu en ce moment ?
JZ : Actuellement, je travaille sur plusieurs albums de musique numérique, qui reprendront des morceaux des dernières années. Et aussi avec le nouveau groupe Unkomfortabel, avec Jörg Piringer.
Je participe également, du moins en théorie, à un court-métrage littéraire, qui est pratiquement terminée, à de la prose lyrique et à des poèmes italiens.
Et de faire connaître mon installation à 5 voix, avec de la musique live et des textes, c’est-à-dire trouver des lieux pour me produire.

Jörg, que t’apporte la musique ?
JZ : Dans le meilleur des cas, la musique m’ouvre sur un nouveau monde, peu importe si c’est moi qui joue ou si j’écoute d’autres artistes. C’est comme lire un livre et me plonger dedans. Je préfère la musique instrumentale, elle parle d’elle-même comme une image.
Mais souvent la musique m’agace aussi, dans les bars ou les magasins.

Jörg Zemmler | Café Stadtbahn, Vienne

Photo : Alain Barbero – Texte : Jörg Zemmler dans « Melange der Poesie » Kremayr & Scheriau 2017 – Traduction : Sylvie Barbero-Vibet

 

les cordes en sourdine
l’accord résonne
un sanglot
à peine remarqué
pas de mouchoir
et le silence de nouveau
tout autour
pesant

avec quelle douceur
les pétroliers glissent
à la surface
de l’océan
abyssal

 


Interview de l’auteur

Que signifie la littérature pour toi ?
Jörg Zemmler : La littérature est un monde dans lequel je peux m’immerger en lisant ou en écrivant. Elle est aussi une forme artistique qui peut revêtir plusieurs visages qu’il est intéressant d’explorer.

Que signifie le café pour toi ?
JZ : Le café est pour moi, et je pense pour bien d’autres, un lieu typique de Vienne.
Archétype avec ses serveurs et ses lustres. Mais les deux ne m’intéressent pas.
Je préfère cette tranquillité que les cafés viennois offrent souvent.

Pourquoi as-tu choisi le café Stadtbahn ?
JZ : C’est l’un de mes deux cafés préférés à Vienne. Il est petit, ses patrons sont sympathiques, les prix sont corrects et il y a un espace fumeur. De plus, il y a souvent des lectures et des concerts (j’y ai moi-même déjà joué), un large choix de bières et au cas où, de l’absinthe.

Que fais tu quand tu n’es pas dans un café ?
JZ : Par exemple, avoir trop froid en hiver, aller à la mer en été, entre les deux, me réjouir de l’un ou de l’autre. Ecrire, faire de la musique, expérimenter, se débrouiller. Espérer, douter, dormir et se relever. Je me suis aussi acheté une nouvelle paire de lunettes dernièrement.

Martin | Café Stadtbahn, Vienne

Photo : Alain Barbero | Texte : Barbara Rieger | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet

 

Il pense à sa vie, aux amours, au monde, à cet homme qui boit assis dans un coin. Il boit 21 bières, sans verre, sans amis, sans joie. Il boit à en être gris, il broie du noir, et seul le serveur sait qui il est et comment il s’appelle. Une fois, il s’est levé sans prévenir, a décroché la guitare du mur et s’est mis à jouer une chanson sur les nuages et la vie sans soucis. Tous ont repris en chœur, cette chanson qu’ils connaissaient si bien. Et il continue de le suivre du regard, bien qu’il sache qu’il est perdu.