Astrid | Café Prückel, Vienne

Photo : Alain Barbero | Texte : Barbara Rieger | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet

 

Est-ce un lieu où nous vivons, respirons, aimons, une maison où les émotions reposent, se plient, brisent la vitre sur laquelle nous dansons, rions, jouons, où se trouve la pièce vers laquelle nous n’allons pas et la raison pour laquelle nous nous résignons, étrangers, faux et souriants, avec acharnement, tremblant, rampant entre les gens, qui manifestent, crient, se révoltent, pleurent et les malades qui nous embrassent avec leurs mots et nous obligent à rester, en un lieu où depuis toujours nous vivons, jouons, lisons, dans une maison où nous combattons nos sentiments, derrière la vitre qui nous permet à peine de voir dehors, où nous dansons, embrassons, respirons, crions, nous révoltons, pleurons, est-ce ça que nous voulons nous voir servir, est-ce une maison que nous méritons ?