Dascha Barabenova | Knigi i Kofe, Saint-Pétersbourg
Photo : Alain Barbero | Texte : Dascha Barabenova | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet
Caviar de pupilles
Des milliers de petites pupilles
Entre des algues ciliaires
Brisent et déforment
Des raies de lumière
Les sourcils coulent à flot
Sous le front
Sous les arcades
Immobiles
Figures de style comme sous l’eau
Si je vois réellement
Dans le cristal
Dans la boule de cristal
Dans la goutte
Dans la rosée
Dans la gou…
Au travers de milliers,
Invisibles et transparents,
Pénétrants
Pépins de caviars
Interview de l’auteure
Que signifie la littérature pour toi ?
Dascha Barabenova : La littérature est pour moi une sorte de code étrange, qui peut être compris de diverses manières. Ce qui est vraiment extraordinaire, c’est qu’il n’y a pas une seule vérité.
Que représentent les cafés pour toi ?
DB : En Russie, il n’y a pas comme en Autriche une grande tradition de cafés, avec une longue histoire qui se perpétue depuis des siècles. On trouve de simples cafés et ce qu’on appelle des cofeinia qui m’ont toujours semblé être un peu chics. Pour moi, ce que je fais dans un café est un peu différent de ce que je ferais à la maison, dans la rue ou au travail. Que ce soit écrire, lire, discuter avec quelqu’un ou savourer une tasse de café. Il y a toujours des données, comme l’éclairage, les bruits, la musique, les gens, qui varient et qui ne me sont pas familiers. La combinaison de tous ces facteurs engendre le hasard, qui me permet de ressentir plus profondément les choses.
Pourquoi as-tu choisi le café Knigui ? (En Russe, ce nom sonne comme « Knigui i Kofe » c’est à dire Livres et café)
DB : En fait, je n’ai jamais fréquenté ce café. J’en ai entendu parler et j’avais toujours l’intention d’y aller un jour. Lorsque Olessja a proposé de nous rencontrer au « Knigui i Kofe », je n’ai pas hésité une seconde.
Que fais-tu quand tu n’es pas au café ?
DB : Tout ce qu’on peut faire au café, et quelques autres choses en plus.