Robert Schindel | Café Prückel, Vienne
Photo : Alain Barbero | Texte : Robert Schindel dans « Melange der Poesie » Kremayr & Scheriau 2017 | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet
Corneilles
Du ciel d’hiver des larmes noires
Inondent le champ de neige en expansion
Mon moi se forme alors que je me ressaisis
J’ajuste, à gauche et à droite
Je salue les gens, jusqu’à ce que ma mort m’apparaisse en songe.
Entre temps le monde
S’écoule de mes veines. Fin du genre
Des magiciens de cabane, des guerriers de palais.
Des camarades, des vrais, deci et delà,
Laissent couler leurs larmes pourpres.
Ainsi se vide le ciel d’hiver et ses flocons
S’échappent de lui, me recouvrent mon champ
De telle sorte que lorsque les corneilles prennent leur envol
Je les salue et me dépêche pour les rattraper.