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Pepü Sulé | La Sacristía Café, Dénia

Photo : Alain Barbero  | Texte : Pepü Sulé | Traduction (de l’espagnol) : Sabine Keromnes

 

Le parapluie libertin

Oh il fait froid.
Et il pleut.
Et me voilà, ici, avec mon parapluie.

Oh le vent.
Tant d’air en mouvement.

Le parapluie bouge
Est-ce le vent qui fait bouger le parapluie
ou le parapluie lui-même
qui bouge pour tenter de s’envoler
et s’échapper de ma fichue main ?

 

Original (espagnol)

El paraguas libertino

Oh hace frio.
Y llueve.
Y yo aquí con mi paraguas.

Oh el viento.
Cuanto aire en movimiento.

El paraguas se mueve
¿Es el viento quien mueve el paraguas
o es el propio paraguas
quien se mueve intentando volar
y escaparse de mi puta mano?

 


Interview de l’auteur

Que signifie la poésie pour toi ?
Pepü Sulé : Du point de vue de l’écriture, c’est un outil qui me permet de narrer, exprimer mes idées, combiner les mots…
C’est un moyen qui m’ouvre les portes pour imaginer ou divaguer et raconter des histoires d’une façon qui m’intéresse, m’attire ou me plaît.
Du point de vue du lecteur cela pourrait être l’entrée à des milliers de mondes.

Que représentent les cafés pour toi ?
PS : Ce sont des endroits où la vie palpite, où se déroulent une multitude d’histoires, où les gens se rencontrent et se racontent leur vie ou bien s’isolent pour se libérer de leur routine quotidienne.
Dans mon cas, cela dépend du moment. Cela peut être un endroit où voir des gens et dialoguer ou bien un endroit où être seul et trouver de nouveaux croquis, ébauches, divagations… 

Pourquoi as-tu choisi La Sacristía Café ?
PS : Comme il s’agissait d’une session photographique, pour la décoration du bar, j’ai pensé que ce serait un endroit attractif pour Alain, le photographe. Et pour moi, ce serait un endroit intéressant où pouvoir imaginer pendant la session quel en serait le résultat.

Que fais-tu quand tu n’es pas dans un café ?
PS : Je parle avec les gens, j’écris, je dessine, je peins, je joue de la musique, j’observe, je cuisine, je lis, je suis curieux, je me promène, je suis avec les gens qui me font sentir vivant…
Mais la plupart du temps, et comme la majorité des humains de cette époque, j’occupe beaucoup de mes heures dans cet endroit qu’on appelle «le travail».

 

BIO

Pepü Sulé est né et vit au bord de la Méditerranée. Il rentre dans le monde de l’écriture en créant et narrant des textes à la radio, récitant, fredonnant ou en participant à des événements musicaux, des performances, des monologues, des œuvres de théâtre, des contes, des scénarios, des films d’animation…
De plus il dessine, peint et anime des images ou joue de la musique et mélange toutes ses ébauches à différentes sauces.
D’un point de vue textuel, ses lettres sont écrites par une personne humaine, de fait il ne connaît aucune personne qui ne soit pas humaine. Et il ne connaît aucun humain qui ne soit pas une personne. Bien que rien de tel ne puisse être affirmé, évidemment. Peut-être qu’un jour il errait par là et boum ! Il a percuté une personne non humaine sans s’en rendre compte, car bien sûr, il n’en avait jamais vu une avant.