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René Merten | Alser Café, Vienne

Photo : Alain Barbero | Texte : René Merten | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet

 

Non, ce n’était pas simple avec lui.
Moitié bar, moitié lounge, dépourvu de tout … culture jeune sans caractère – et pourtant ! Entre les points noirs de gâteaux et petits-déjeuners servis en continu, il gagne en maturité : duvet naissant versus ancienne génération de cafés. Mine revêche relooké dans le café au lait, mais au fond, flirt effarouché bouillonnant. Poule au menu de la semaine.

 


Interview de l’auteur

Quel rôle joue l’écriture dans ta vie ?
René Merten : Plus que jouer un rôle, l’écriture occupe une fonction artistique de communication. En écrivant, je fais de l’autothérapie, soit sous la forme rituelle de rédaction matinale de quelques pages quotidiennes ou dans l’urgence, lorsque les pensées les plus endiablées virevoltent dans tous les sens dans ma tête. Ainsi, je me parle à moi-même comme au monde extérieur, que j’essaie d’appréhender sur le plan artistique et avec qui je cherche à rentrer en contact.

Quel est ton endroit préféré pour écrire ?
RM : Là où je préfère aller, c’est dans la nature, les cafés ou dans les lieux qui m’inspirent, mais si je suis honnête, je suis réellement efficace et créatif dans une pièce calme et à l’abri, dans une bibliothèque seul parmi les anonymes ou dans le compartiment neutre d’un train. Là où personne ne me reconnaît et où rien ne me perturbe. Cela peut paraître peu inspirant, mais c’est comme ça !

Quand étais-tu la dernière fois au Café Alser ?
RM : La semaine dernière, mais avant cela, cela faisait presque 2 mois. J’y suis allé pour un rendez-vous professionnel, car c’est juste à côté de chez moi. Comme prévu, le caractère du café n’évolue que lentement, mais jamais je ne quitterai des yeux le projet de développement de ce café. Si nous continuons à nous cotoyer, un jour ou l’autre, nous serons sûrement les meilleurs amis du monde !

Sur quel projet travailles-tu actuellement ?
RM : Je travaille actuellement à 2 projets littéraires : Avec trois collègues écrivaines, un ouvrage de self coaching à destination des étudiants et diplômés, qui ne soit pas dans la veine habituelle d’optimisaton des pratiques managériales. L’accent est mis sur l’écriture, la créativité individuelle et le développement personnel (parution en mars 2017). Et un livre philosophique sur le jardin, sous différents angles comme les enfants, les vignes, les herbes aromatiques. Pourquoi existe-t-il, quelle est son influence sur nous ou autrement dit : quelle est son essence ? (en cours de relecture).

René Merten | Alser Café, Vienne

Photo : Alain Barbero | Texte : René Merten | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet

 

Non, il n’y avait rien eu de spécial. Mais elle avait assisté à sa naissance – sa toute première.

L’amiral est mort, longue vie à l’amiral ! Autrefois, des petits pains rassis à prix fous lors de la première partie du spectacle au casino. Aujourd’hui, un traité de paix dénoncé avec un nouveau bail.

Le vieil uniforme comme couche d’un nouveau né, encore sans nom ni personnalité – mais ils grandissent tellement vite …

 


Interview de l’auteur

Que signifie la littérature pour toi ?
René Merten : Personnellement, j’y associe plutôt l’apprentissage que le divertissement, qu’il soit scientifique ou culturel. Sur le plan pratique, je suis plutôt vielle école : l’impression physique avec le touché du papier et l’odeur forte mais agréable de l’encre sont (encore) pour moi au-dessus du numérique sans aspérité. J’aime lire sur Internet, lire des blogs et faire des posts, mais je ne pourrais jamais prendre du plaisir à lire un roman entièrement sur une tablette – … bien que cela soit très pratique.

Qu’ évoque pour toi les “Café Viennois”  ?
RM : Pour moi, ce sont des hétérotopies, qui vont à l’encontre de la modernisation, en partie avec succès. Ils m’ont apporté le plaisir de la culture du petit-déjeuner et du brunch, d’autant plus que chez moi, je me contente souvent le matin d’un expresso entre la cuisine et la salle de bain. Ils font aussi partie de mes champs d’expérimentation littéraires dans mes mondes d’écriture – une sorte d’« extraits de la vie » à la manière d’Altenberg.

Pourquoi as-tu choisi l’Alser café ?
RM : Pour des raisons de glocalisation culturelle, je pense. En fait, je peux trouver un côté appréciable dans (presque) tous les cafés, mais j’essaie de construire un lien de proximité avec mon quartier de Josefstadt – en particulier lorsqu’il apparaît quelque chose de nouveau et qu’il se trouve que j’y assiste. Le Café Alser revêt un aspect atemporel, sans idées, flegmatique et sans charme – formidable, pour s’exercer à se forger un second regard.

Que fais-tu quand tu n’es pas au café ?
RM : En premier lieu, tout ce qu’on ne pourrait pas y faire facilement ou qui ne serait pas considéré comme approprié. Depuis le ronflement importun jusqu’au sexe vanille idyllique en passant par la danse désarticulée et le bubblegum pop à fond. Mais principalement deux choses : être seul avec moi-même en silence et inhaler le vert de la nature – parfois les deux en même temps.