Sylvie | Brasserie À la Tour Eiffel, Paris
Photo : Alain Barbero | Texte : Barbara Rieger | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet
Je ne veux jamais comprendre
comment on peut haïr à ce point.
Photo : Alain Barbero | Texte : Barbara Rieger | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet
Je ne veux jamais comprendre
comment on peut haïr à ce point.
Photo : Alain Barbero | Texte : Jaqueline Scheiber | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet
Avec des vélos aux murs, quelque part, emmitouflé un dimanche dans les coulisses sonores,
tes chaussures aux lacets trop serrés, prêt pour la fuite. entremêlé de mon impatience,
retenu à chaque arrêt et de manière tendue. il est toujours un air de musique qui t’accompagne, pensées repliées dans des serviettes, fraîches que tu l’aies souhaité ou non.
et pourtant nous avons fait le choix du coup dur, de la dispersion et du retour,
sous notre propre peau,
sous notre propre toit.
tu l’as boutonné, le passé, et finalement aussi le manteau, que tu portes hors du cadre.
et mes orteils courent sous le bord de la table, ralentis par toi,
entre sourdes ondes sonores je voudrais terminer le chemin de la bordure du trottoir
au rebord du lit.
en hypothèses. une dernière fois.
Photo : Alain Barbero | Texte : Renate Aichinger dans « Melange der Poesie » Kremayr & Scheriau 2017 | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet
nature en vase
fière capturée
instants en bulles
sous verres retenus
gouttes de pluie contre la vitre
tambourinent doucement
des hommes près des arbres
se pressent sans bruit
le monde
passe muet
toi
absent
le temps serré
d’un grand café latte
Photo : Alain Barbero | Texte : Erika Kronabitter | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet
à cette même table
toujours à la même place
son visage tourné vers l’extérieur
son regard vers l’intérieur
les marques au fil des ans
plus profondes sur la peau
comme sillons sur la terre
Photo : Alain Barbero | Texte : Barbara Rieger | Traduction Sylvie : Barbero-Vibet
Attirante, pas facile, assise dans la lumière elle fixe ton côté obscur. Elle ne te regarde pas et devine tes intentions avec la sagesse d’un vieil homme. Comme la plupart, tu ne souhaites pas juste une amoureuse, mais quelque chose qui n’est sûrement pas sans danger. Pourtant une chose est sûre : avec elle, il est possible de souffrir avant de mourir.
Photo : Alain Barbero | Texte : Hubert Weinheimer tiré de sa chanson “Kronprinz” du groupe “Das Trojanische Pferd” | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet
Et tant que je ne sais pas – ce qui brise les planches
je suis et je reste – un bateau vascillant
Je salue et implore – ne remercie pas
Good night folks & good luck !
Photo : Alain Barbero | Texte : Sabina Auckenthaler | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet
À la vue des morceaux brisés, elle se demanda que faire de ces débris. Y avait-il quelque part en elle assez de place pour garder de tels déchets ? Ou serait-il préférable de tout jeter sans compromis ?
Au fond, pensa-t-elle, sa relation n’était qu’un grand malentendu : elle était tombée amoureuse de lui parce qu’elle prenait ses expressions maladroites pour des jeux de mots, il était envouté par sa couleur de cheveux chatoyante, en réalité factice.
“Ce n’est pas vrai qu’on apprend de ses erreurs” déclara-t-elle. Pour la troisième fois consécutive, elle était tombée sur le mauvais numéro, comme depuis des années elle achetait des souliers trop grands, que ses pieds trop fins perdaient immanquablement.
Photo : Alain Barbero | Texte : Barbara Rieger | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet
Est-ce un lieu où nous vivons, respirons, aimons, une maison où les émotions reposent, se plient, brisent la vitre sur laquelle nous dansons, rions, jouons, où se trouve la pièce vers laquelle nous n’allons pas et la raison pour laquelle nous nous résignons, étrangers, faux et souriants, avec acharnement, tremblant, rampant entre les gens, qui manifestent, crient, se révoltent, pleurent et les malades qui nous embrassent avec leurs mots et nous obligent à rester, en un lieu où depuis toujours nous vivons, jouons, lisons, dans une maison où nous combattons nos sentiments, derrière la vitre qui nous permet à peine de voir dehors, où nous dansons, embrassons, respirons, crions, nous révoltons, pleurons, est-ce ça que nous voulons nous voir servir, est-ce une maison que nous méritons ?
Photo : Alain Barbero | Texte : Barbara Rieger | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet
assis
lit
danse
en silence
part
mène
repose
en prose
tu vas
sans
réflexion
loin
-toi-
sans
traduction
reste
Photo : Alain Barbero | Texte : Barbara Rieger | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet
Si proche si douce
Comme la vraie médecine
Moins efficace
Que le café au lait
Si loin si dure
Comme les possibilités
Ici de la rouge patrie