Simon | Café Goldegg, Vienne
Photo : Alain Barbero | Texte : Barbara Rieger | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet
assis
lit
danse
en silence
part
mène
repose
en prose
tu vas
sans
réflexion
loin
-toi-
sans
traduction
reste
Photo : Alain Barbero | Texte : Barbara Rieger | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet
assis
lit
danse
en silence
part
mène
repose
en prose
tu vas
sans
réflexion
loin
-toi-
sans
traduction
reste
Photo : Alain Barbero | Texte : Barbara Rieger | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet
Si proche si douce
Comme la vraie médecine
Moins efficace
Que le café au lait
Si loin si dure
Comme les possibilités
Ici de la rouge patrie
Photo : Alain Barbero | Texte : Barbara Rieger | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet
Entre les tons ne reste entretemps plus de temps pour pleurer, entre lui et elle seulement treize ans, entre elle et moi presque un monde qu’ensemble nous pleurons, non loin de l’université. Entre les demi-tons restent les sentiments, entre la Carinthie et les Caraïbes le monde, entre tables, chaises et couloirs vides ne demeure aucun espace pour rêver, alors que non loin sévit une tempête. Entre la Carinthie et Berlin se situe Vienne, et au milieu du café non loin de l’université ne se trouve personne avec un sac où subsiste parmi clés, pièces et papiers une bonne part de plaisir. Rien ne dépasse de Vienne en fourrure, mais une tempête sévit, non loin le vent souffle sur le monde et au milieu de salles froides et vides, il nous donne le sentiment que nous sommes – presque – en sécurité.
Photo : Alain Barbero | Texte : Barbara Rieger | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet
Sur ce continent
La valise nous transforme
En zombie
Chacun est Dieu
De la moitié du monde
Où génie et folie
Se confondent
Sortent du cadre
Dans toute notre vie
Contre nourriture et cigarettes
L’inspiration nous apporte
Clarté et oubli
Photo : Alain Barbero | Texte : Barbara Rieger | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet
A la vue de ta photo, l’intemporalité comme oubliée, s’ouvre une bouteille presque d’elle même. Tu portes les habits de guerre dans le musée du monde et tu ne viens pas seul pour boire un verre avec nous et chasser le cours de l’histoire. Sous la méfiance des hommes au travail, à travers mille occasions, avec un premier, un deuxième, puis un troisième et d’autres encore. Toute cette expérience accumulée, pourtant ton regard nous ramène des années en arrière.
Photo : Alain Barbero | Texte : Beate Steininger | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet
Le premier violon de l’adagio effleura doucement son oreille et toucha sa mélancolie.
« Je suis la réponse », dit la viole, à voix basse pincée, juste pour elle. Et lorsque le violoncelle, d’abord seul, puis accompagné, brisa, avec exigence, cette douceur chimérique, elle voulut retenir chaque son, enlacer chaque instrument qui lui redonnait l’espoir de rester ici. Le quintette s’est tu, lentement, voluptueusement et furtivement, et la mélodie planait encore timidement dans les airs, lorsqu’elle partit en laissant son cœur derrière elle.
Photo : Alain Barbero | Texte : Barbara Rieger | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet
Elle connaît les lieux authentiques et sait comment les gens du coin vivent, où ils jouent, dansent, comment ils fonctionnent. Il est ici pour la première fois, raffole des schnitzel. Elle connaît le thé et son effet, elle sent qu’il est particulier. Et la plupart du temps, elle a raison. Elle entend les autres demander s’il est unique, et rit. Ils boivent de la bière, rencontrent des amis, qui leur redemandent : « Dans quelle ville voulez-vous vivre ensemble ? » Elle ne sait pas. En attendant, Vienne est à mi-chemin.
Photo : Alain Barbero | Texte : Ulrike Willam-Kinz | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet
Se montre, se cache
Surgit, disparaît
Se blottit, s’échappe
Des lampes émettent des messages secrets
Des pensées flânent à travers le labyrinthe
Recherchent des atmosphères
S’attardent, se faufilent
Des fauteuils attendent
Interview de l’auteure
Qu’aimes-tu écrire ?
Ulrike Willam-Kinz : Jouer avec la poésie des mots. Au niveau professionnel j’aime écrire des interviews et des reportages. Le travail de recherche documentaire est toujours un voyage captivant.
Ecris-tu parfois au café ?
UWK : Rarement, mais ça m’arrive. Le calepin et le crayon sont de merveilleux compagnons, quand je suis seule quelque part.
Pourquoi as-tu choisi le café Nil ?
UWK : Au café Nil je me sens comme dans un pays lointain. J’aime le vert tilleul des murs, les grandes fenêtres, les lampes orientales et les miroirs. Ils ont quelque chose d’énigmatique.
Que fais-tu quand tu n’es pas au café ?
UWK : Je passe la majeure partie de mon temps à ma “tour de contrôle”, mon ordi au bureau. C’est là que j’écris des textes pour mes clients, que je suis en contact avec beaucoup de personnes différentes, et que j’organise diverses choses.
Photo : Alain Barbero | Texte : Barbara Rieger | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet
Par hasard nous sommes assis côte à côte, une fille avec f et moi, par hasard nous sommes allongés dans la même chambre, une femme avec ph et moi, je l’ai trouvée digne de confiance. Elle avait l’air satisfaite, d’une manière qui me faisait honte. Généreuse face à la vie, comme seuls les plus forts peuvent se le permettre.
Pleine de sagesse, dit A. et je sais ce qu’il veut dire. Comme une madone, ajoute A., comme une mère et son nouveau-né. Il la voit rire entourée de nombreux enfants.
Je la vois se battre pour tant de personnes, et pendant un moment, je reste interdit : m’interdis de croire que c’est possible – impossible de souffrir avec elle – et qu’elle se bat aussi pour moi.
Photo : Alain Barbero | Texte : Barbara Rieger | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet
Au mauvais moment, au mauvais endroit,
La musique du piano couvre les déclics,
Au travers du temps, du monde, elle observe
Avec cette soif au fond des yeux.
Ni trop grands, ni trop petits,
Jamais non, toujours oui.
Avec un sourire indescriptible,
Elle respire et croque la vie,
Comme un tourbillon, elle la grignote
En quête d’un homme sachant cuisiner.