Archive d’étiquettes pour : Café viennois

Benjamin Bucher | Café Anno, Vienne

Photo : Alain Barbero | Texte : Benjamin Bucher

 

Texte en version originale seulement (DE)

 


Interview de l’auteur

 

En V.O seulement (DE)

Barbara Rieger & Jürgen | Café Ritter Ottakring, Vienne

Photo : Alain Barbero | Texte : Barbara Rieger | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet

 

Trois boules et aucun touriste
Ils jouent en marge de la ville
Prince et princesse
Chevalier et dragon
Pour l’argent et l’amour
Emotions et illusions.
Au-dessus des collines
Le soleil brille enfin
L’air exhale malt et sucre
Pourtant ils dorment et rêvent longtemps.

Susanne | Weltcafé, Vienne

Photo : Alain Barbero | Texte : Barbara Rieger 2016 | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet

 

Elle ne prendra jamais sa retraite, et comme les bons patrons, n’abuse pas de son pouvoir. Difficile de maîtriser sans contrôler, lâcher prise et voir si l’on peut.
Hôtesse, maîtresse et mère, elle nous accueille, nous procure espace, air et amour, force et courage. Son regard bleu engloutit peur et colère. Sa sagesse irradie. Avec conviction.

 


Interview du modèle photo

Que signifie la littérature pour toi ?
Susanne : La littérature est pour moi une source de vie très riche, qui m’inspire encore et toujours, me remet en question, m’invite parfois à la contemplation. Je souhaite qu’elle ne me manque jamais.

Qu’évoquent pour toi les “Café Viennois” ?
S : J’aime passer du temps dans les cafés viennois, pour y rencontrer mes amis, lire les journaux ou des romans, travailler ou juste pour regarder les gens au hasard des scènes. J’adore boire du café, notamment le café viennois avec sa chantilly, que j’apprécie le plus dans ce cadre.

Pourquoi avoir choisi le Weltcafé ?
S : Le Weltcafé est un endroit que je connais bien, avec son ambiance sympathique et inspiratrice. J’aime avoir des discussions animées avec mes amis assise dans un canapé, mais aussi choisir un plat parmi la carte aux accents du monde. A deux pas se trouvent les facultés d’ethnologie et de pédagogie, c’est pourquoi je connais bien ce quartier.

Que fais-tu, quand tu n’es pas au café ?
S : J’habite près de la forêt et j’aime aller me promener dans la nature. J’apprécie également les voyages et la découverte de nouveaux pays. J’aime chanter et suis membre depuis de nombreuses années d’un chœur de musique américo-latine. J’apprécie également de transmettre ma passion de la langue allemande à des personnes immigrées.

Gerhard Jaschke | Café Landtmann, Vienne

Photo : Alain Barbero | Texte : Gerhard Jaschke dans “Melange der Poesie” Kremayr & Scheriau 2017 | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet

 

Dans le café viennois le temps semble suspendu pour un long moment malgré l’agitation qui y règne. Les serveurs tourbillonnent. Les clients vont et viennent, les secondes tambourinent, des regards fusent de table en table dans les moindres recoins du café. Si on était venu au monde à une autre époque, on aurait pu être assis non loin de Lénine ou d’Altenberg, de Friedell, Kraus, Loos, on aurait même pu les côtoyer, voire échanger quelques mots avec eux, mais des années plus tard, tout ceci restera illusoire. Thomas Bernhard était bien assis là, feuilletant son journal. Qui aurait osé l’interrompre ? Et là-bas précisément, George Tabori était plongé dans son monde. Personne n’aurait osé le tirer de ses pensées, et toi encore moins.
Et on entend distinctement des voix s’élever de la table voisine : « Sans mes deux femmes, je n’y serais jamais arrivé. Jamais ! », et le poète écrit : « Tranches de pensées, notes de valse, Date Crown ! On déplore la disparition de deux femmes.»  Il poursuit ses tentatives pour déchiffrer mathématiquement la date du jour, en essayant au moins de la réduire à un chiffre – 10.12.15 = 37 = 10 = 1.

 


Interview de l’auteur

Que signifie la littérature pour toi ?
Gerhard Jaschke : La littérature signifie beaucoup pour moi. Elle est toute ma vie..

Qu’ évoque pour toi le “Café Viennois” ?
GJ : Le café viennois est également important pour moi, mais moins que la littérature. Lorsque j’allais encore régulièrement dans ma atelier dans la Kutschkergasse, c’est le café Schoppenhauer qui était mon second chez-moi. J’aimais y feuilleter les journaux, observer les gens et rencontrer mes amis. J’appréciais également le Pelikan, qui se trouvait à l’angle Zelinkagasse et Franz Josefs-Kai. Malheureusement, il a fermé il y a peu..

Pourquoi avoir choisi le café Landtmann ?
GJ : Ce café est facilement accessible pour moi, il est spacieux et dispose de nombreux journaux.

Que fais-tu, quand tu n’es pas au café ?
GJ : Rester chez moi, travailler, aller à la poste, me rendre à des événements culturels. Après mon accident, un peu moins qu’avant.

 

 

 

Barbara Rieger | Café Kafka, Vienne

Photo : Alain Barbero | Texte : Barbara Rieger | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet

 

Quelqu’un a coupé la sagesse en petits morceaux, l’a éparpillée, et a retrouvé la boule. Elle cherche sur tous les menus de la terre, sur tous les continents elle amasse des morceaux et se les approprie. Elle caresse le ventre rond des tasses à espresso et tout en ayant l’impression d’avoir eu assez, n’est jamais tout à fait repue. Elle a volé, trompé et a tenté d’aspirer le monde avec la fumée d’une cigarette.
Il porte un toast au bonheur. Les dons et talents ne sont pas équitablement répartis.

 

Dieter Sperl | Café Zartl, Vienne

Photo : Alain Barbero  | Texte : Dieter Sperl dans « Melange der Poesie » Kremayr & Scheriau 2017 | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet

 

Souhaits et intentions.
Toujours me guident.
Alors que sans but. On est porté.
Vers les étoiles.

 


Interview de l’auteur

Que signifie pour toi la littérature ?
Dieter Sperl : La littérature prend pour moi toujours de nouveaux visages, que j’exprime dans mes textes, morceaux, discussions, performances, lectures.

Qu’ évoque pour toi le “Café Viennois” ?
DS : Le café est pour moi l’endroit pour me détendre, laisser mon esprit vagabonder et bien sûr un lieu de rencontre.

Pourquoi avoir choisi le café Zartl ?
DS : J’aime aller au café Zartl, quand j’ai rendez-vous avec quelqu’un pour travailler. Ce n’est jamais bondé au point que l’on ne puisse pas se concentrer, et les tables sont suffisamment grandes pour pouvoir étaler les documents et les regarder. De plus, la légende dit que le célèbre écrivain autrichien Heimito von Doderer fréquentait ce café.

Que fais-tu, quand tu n’es pas au café ?
DS : Quand je ne vais pas dans les cafés, je fais ce que les gens font tous les jours : astiquer, bonimenter, cogiter, dormir, escamoter, filer, etc.

Jaqueline Scheiber | Top Kino, Vienne

Photo : Alain Barbero | Texte : Jaqueline Scheiber | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet

 

Avec des vélos aux murs, quelque part, emmitouflé un dimanche dans les coulisses sonores,
tes chaussures aux lacets trop serrés, prêt pour la fuite. entremêlé de mon impatience,

retenu à chaque arrêt et de manière tendue. il est toujours un air de musique qui t’accompagne, pensées repliées dans des serviettes, fraîches que tu l’aies souhaité ou non.

et pourtant nous avons fait le choix du coup dur, de la dispersion et du retour,
sous notre propre peau,

sous notre propre toit.

tu l’as boutonné, le passé, et finalement aussi le manteau, que tu portes hors du cadre.

et mes orteils courent sous le bord de la table, ralentis par toi,

entre sourdes ondes sonores je voudrais terminer le chemin de la bordure du trottoir
au rebord du lit.

en hypothèses. une dernière fois.

Renate Aichinger | Café Ansari, Vienne

Photo : Alain Barbero | Texte : Renate Aichinger dans « Melange der Poesie » Kremayr & Scheriau 2017 | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet

 

nature en vase
fière capturée

instants en bulles
sous verres retenus

gouttes de pluie contre la vitre
tambourinent doucement

des hommes près des arbres
se pressent sans bruit

le monde
passe muet

toi
absent

le temps serré
d’un grand café latte

Erika Kronabitter | Café Dommayer, Vienne

Photo : Alain Barbero | Texte : Erika Kronabitter | Traduction : Sylvie Barbero-Vibet

 

à cette même table
toujours à la même place
son visage tourné vers l’extérieur
son regard vers l’intérieur
les marques au fil des ans
plus profondes sur la peau
comme sillons sur la terre

Katherina | Liebling, Vienne

Photo : Alain Barbero | Texte : Barbara Rieger | Traduction Sylvie : Barbero-Vibet

Attirante, pas facile, assise dans la lumière elle fixe ton côté obscur. Elle ne te regarde pas et devine tes intentions avec la sagesse d’un vieil homme. Comme la plupart, tu ne souhaites pas juste une amoureuse, mais quelque chose qui n’est sûrement pas sans danger. Pourtant une chose est sûre : avec elle, il est possible de souffrir avant de mourir.